mozartmessiaen, Salle del Castillo, Vevey, du 9 au 18 mai 2008
Mozart passe sans transition de la douleur à la joie, de la joie à la douleur – comme certains auteurs sacrés laissent voisiner l’infiniment grand et l’infiniment petit – avec la même aisance souveraine…
Olivier Messiaen
Le plus grand rythmicien de la musique classique est certainement Mozart.
Olivier Messiaen
Confronter, opposer, mettre en relation deux univers. Mozart, Messiaen. D’un côté, le franc-maçon, l’angoisse existentielle, la précarité. De l’autre, le catholique, la permanence des convictions, la reconnaissance sociale. Mais à deux siècles d’écart, des œuvres qui chantent un absolu de désir, de grâce et d’éternité.
Il y a cent ans, le 10 décembre 1908, naissait Olivier Messiaen. «Je suis né croyant», aimait-il à dire. Toute sa musique en témoigne. Puisant dans le symbolisme chrétien, dans l’univers du merveilleux qui le fascine et dans la correspondance des sons et des couleurs, il crée un langage musical inouï. Loin de toute école, sa musique est unique, associant des éléments aussi disparates que le chant grégorien et le chant des oiseaux, des rythmes grecs et des rythmes hindous.
Son admiration pour Mozart est immense.
Attiré par la vivacité, la nervosité de la musique de Mozart − le rythmicien –, et par cette grâce ailée qui fait alterner le plus grand désespoir à la plus folle gaieté – le dramaturge –, Messiaen voit en lui un homme «dominé par la profonde sérénité de ceux qui attendent la mort comme passage à une vie supérieure…».
Du 9 au 18 mai 2008, la ville de Vevey accueillera des artistes de renommée internationale pour deux week-ends prolongés de mozartmessiaen. A travers une programmation qui associe tantôt les deux esthétiques, tantôt les sépare volontairement, nous voulons célébrer une figure marquante du XXe siècle et «épouser le temps» de ces deux compositeurs.